Halakhot allumage des bougies


 

Allumage des lumières du Chabbath

Qui a l'obligation d'allumer ?

Bénédictions sur l'allumage

Heure de l'allumage

Accepte-t-on le chabbath par l'allumage

Lieu pour l'allumage

Qu'utilise-t-on pour l'allumage ?

Règles sur les récipients mis sous la bougie

Lumière allumée par un non juif

Ne pas provoquer l'extinction d'une lumière

Eteindre une lumière pour un malade

Déplacer une lumière chabbath

Ce qu'il est interdit de faire à la lueur d'une flamme

 



Lumière allumée par un non-Juif

(Choul'han 'Aroukh, siman 276)



1) Il est défendu de faire une allusion à un non-Juif pour qu'il allume la lumière. Si on l'a fait, il est interdit d'en profiter et il faut quitter la pièce. Si le non-Juif allume la lumière sans qu'on le lui ait demandé, on n'a pas besoin de quitter la pièce mais ni celui pour lequel la lumière a été allumée, ni personne d'autre n'a le droit d'en profiter. On peut cependant autoriser de profiter de cette lumière pour faire la prière ou une autre mitzvah de ce genre, si on ne peut pas faire autrement.

2) Si une lumière faible est allumée dans la pièce où on se trouve et qu'elle est suffisante pour lire, même si elle n'est pas très agréable, on peut dire à un non-Juif «il est difficile de lire avec cette lumière», bien qu'il comprenne ainsi qu'il doit allumer une ampoule supplémentaire. Mais si la première lumière s'éteint, on ne peut plus se servir de la lumière allumée par le non-Juif pour lire.

3) Si l'électricité s'éteint à la synagogue un vendredi soir ou un soir de Kippour pendant la récitation du chema' ou de la 'amida, on peut dire à un non-Juif de la rallumer pour que les fidèles puissent lire ces prières dans leur rituel. Bien qu'il convienne, en pratique, de retenir l'opinion de Rambam et de Maran, l'auteur du Choul'han 'Aroukh, selon laquelle on ne l'autorise pour une mitzvah que lorsqu’il s’agit d’une double interdiction d’ordre rabbinique, on peut s’appuyer sur l’opinion du Ba’al ha’Itour selon laquelle on peut aussi l’autoriser pour une mitzvah lorsqu’il s’agit d’une simple interdiction d'ordre rabbinique, d'autant plus que plusieurs Richonim adoptent son point de vue. Si c'est possible, il vaudra mieux dire à un non-Juif de demander à un autre non Juif de le faire parce que, d'après certaines opinions, il s'agit alors d'une double interdiction d'ordre rabbinique.

4) La règle est la même s'il se produit une panne de courant dans une yéchiva et qu'il est impossible d'étudier : on peut être moins strict, comme nous l'avons expliqué

5) Si l'électricité s'éteint chez soi et qu'il est difficile de faire le kiddouch et de manger dans l'obscurité, et qu'en outre cela empêche d'étudier et de jouir du chabbath, on peut inviter un non Juif à entrer et lui proposer à boire ou à manger. S'il accepte, on peut lui dire qu'il n'est pas possible de le servir parce qu'il fait trop sombre, en sorte qu'il comprenne de lui-même et allume la lumière pour son propre intérêt ; on peut alors en profiter par la même occasion. S'il s'apprête ensuite à éteindre, on peut lui demander de ne pas le faire.

6) Si la lumière empêche de dormir, on peut dire à un non Juif «il m'est difficile de dormir avec cette lumière» pour qu'il comprenne seul et l'éteigne. En effet, lorsqu'il ne s'agit pas d'un ordre direct mais d'une allusion sous forme de récit, l'interdiction de dire à un non-Juif ne s'applique pas. On peut à plus forte raison l'autoriser pour un malade ou une accouchée.

7) Il faut veiller à ne pas s'approcher d'une porte munie d'une cellule photoélectrique qui en déclenche l'ouverture. On attendra l'arrivée d'un non-Juif et on entrera avec lui ; on procédera de même pour sortir. Si un non-Juif provoque l'ouverture de la porte spécialement pour un Juif, autoriser d'en profiter se justifie car on pourrait aussi entrer par une porte latérale.

8) On ne peut pas passer le chabbath dans une chambre d’hôtel dont la porte s’ouvre grâce à un dispositif photoélectrique ou une carte électronique, et qu'il n'y a pas d'autre possibilité d'entrer et de sortir. Si on ne s'en aperçoit que le chabbath, lorsqu'on est dans la chambre et qu'on ne peut pas en sortir pour manger et prier sans se servir du circuit électrique, on peut demander à un non-Juif de le déconnecter en le mettant hors d'usage (en retirant les plombs, par exemple) afin de pouvoir circuler librement durant le chabbath.

9) On peut entrer dans un bâtiment dont le concierge non juif ouvre la porte en appuyant sur un bouton électrique, s'il existe aussi une possibilité d'ouvrir cette porte avec une clef. Mais si on n'a aucune possibilité de ce genre, il est plus correct d'attendre l'arrivée d'un locataire non juif et de profiter de l'ouverture de la porte pour entrer avec lui. Une personne prévoyante s'organisera avant le chabbath de la meilleure manière.

10) Il est défendu de demander à un non-Juif d'allumer un conditionneur d'air pour avoir moins chaud. Mais s'il fait très chaud et que des enfants ou une personne particulièrement sensible à la chaleur en souffrent et en sont incommodés, on peut l'autoriser ; si le non-Juif ne comprend pas par allusion, on peut (même) le lui demander clairement.

11) Il est permis de monter les escaliers si un non-Juif y a allumé la lumière, même s'il l'a fait spécialement pour un Juif, puisqu'on pourrait aussi monter sans lumière.

12) Si un non-Juif a allumé la lumière pour d'autres gens, pour la plupart non juifs, un Juif peut en profiter même si le non-Juif le connaît. Il ne peut cependant pas en profiter s'il a fixé un salaire au non-Juif pour cet allumage, même si la plupart de ceux qui en profitent ne sont pas juifs. Et si la plupart des autres, ou même la moitié, sont juifs, c'est interdit. Mais si quelque chose prouve que le non-Juif n'allume que pour les non-Juifs, on peut en profiter même si la majorité des gens présents sont juifs, à condition qu’on ne le lui ait pas demandé.