Halakhot allumage des bougies


 

Allumage des lumières du Chabbath

Qui a l'obligation d'allumer ?

Bénédictions sur l'allumage

Heure de l'allumage

Accepte-t-on le chabbath par l'allumage

Lieu pour l'allumage

Qu'utilise-t-on pour l'allumage ?

Règles sur les récipients mis sous la bougie

Lumière allumée par un non juif

Ne pas provoquer l'extinction d'une lumière

Eteindre une lumière pour un malade

Déplacer une lumière chabbath

Ce qu'il est interdit de faire à la lueur d'une flamme

 



Qui a l'obligation d'allumer ?

(Choul'han 'Aroukh, siman 263, paragraphes 2-5)



1) Allumer les lumières du chabbath est une mitzvah imposée par nos Sages. Il ne s'agit pas simplement d'un acte facultatif qu'on peut faire si on le désire mais pas lorsqu'on n'en a pas envie c'est une obligation. Les hommes aussi bien que les femmes sont astreints à avoir une lumière (au moins) dans leur foyer le chabbath. Cette mitzvah incombe davantage aux femmes parce qu'elles sont l'âme du foyer, veillent à ses besoins et s'y trouvent er permanence, mais un homme qui vit seul, un veuf par exemple doit également allumer et réciter la bénédiction.

2) Il est bon que ce soit le mari qui s'occupe de préparer le lumières du chabbath, qu'il mette des bougies dans le candélabre par exemple, etc., (dans certains foyers, le mari allume d'abord la mèche, sans bénédiction, et l'éteint tout de suite, pour qu'elle soit prête et facile à allumer) ou allume des lumières dans une autre pièce ou dans la cuisine, etc., mais il ne récite pas de bénédiction pour cet allumage, même s'il allume des lumières dans la salle manger avant que son épouse n'ait allumé. Si le mari a récité la bénédiction et allumé des lumières du chabbath dans la chambre à coucher avant que sa femme n'allume dans la salle à manger, celui ci n'a plus le droit de réciter la bénédiction lorsqu'elle allume elle même. Son mari n'a toutefois pas besoin de lui payer le prix de la mitzvah qu’il lui a ravie, comme on doit le faire lorsque l’on « vole » une mitzvah à un autre. Mais à priori, bien sûr, c’est la femme qui a préséance sur l’homme pour cet allumage.

3) Une célibataire qui vit seule, ou une veuve ou une divorcée ont également l’obligation d’allumer des lumières pour le chabbath et les fêtes. Idem pour celui dont l'épouse, pour une raison quelconque, n'allume pas : il doit allumer lui-même et réciter la bénédiction. Il est préférable que ce soit lui qui procède à l'allumage, même si sa fille (de plus de douze ans) vit avec lui. Cependant, s'il est malade ou âgé et qu'il ne peut allumer lui-même, il peut confier à sa fille le soin d'allumer à sa place.

4) Un homme marié qui passe le chabbath seul à la maison (lorsque sa femme est à l'hôpital par exemple) ou qui passe le chabbath seul ailleurs, etc., a l'obligation d'allumer les lumières du chabbath avec bénédiction là où il passe le chabbath, même si son épouse en allume aussi là où elle se trouve.

5) D'après la halakha, les jeunes filles célibataires qui habitent chez leurs parents et dépendent d'eux n'ont aucune obligation d'allumer, et les Sefardim n'ont jamais eu cette habitude. Même si elles désirent se montrer plus strictes et allumer des lumières du chabbath dans leur chambre par mesure de piété, elles n'ont pas le droit de réciter la bénédiction. Elles doivent d'abord écouter la bénédiction que récite leur mère lorsque celle-ci allume les lumières dans la salle à manger et répondre amen, et elles peuvent ensuite allumer dans leur chambre sans dire de bénédiction. A plus forte raison les fils célibataires n'ont-ils pas le droit de réciter la bénédiction sur des lumières du chabbath qu'ils allument dans leur chambre, au foyer paternel

6) Que les parents soient en Erèts Israël ou en 'houts haarèts, un élève qui habite en internat doit allumer des lumières dans sa chambre à coucher et utiliser des bougies assez grandes pour qu'elles brûlent encore à son retour après le repas. Lorsqu'il allume, il doit d'abord réciter la bénédiction. S'ils sont plusieurs dans la chambre, ils peuvent procéder à l'allumage chacun à tour de rôle : les autres écoutent la bénédiction et s'acquittent ainsi de leur obligation.

7) Même chose dans un internat de filles : les jeunes filles doivent allumer avec bénédiction dans leur chambre à coucher. Si elles sont plusieurs à partager la même chambre, une seule allume, et elles procèdent ainsi à tour de rôle. Si, pour une raison quelconque, il leur est impossible d'allumer dans leur chambre et allument dans la salle à manger de l'internat, et si chacune des jeunes filles bath mitzvah désire allumer sa propre lumière, elles doivent toutes écouter la bénédiction que récite l'une d'entre elles, qui doit aussi avoir l'intention d'acquitter ses compagnes ; chacune allume alors la lumière placée devant elle, sans réciter de bénédiction. Tel est l'usage séfarade.

8) Une jeune homme ou une jeune fille qui vivent en internat, et qui dînent le vendredi soir dans leur famille ou chez des amis, mais rentrent ensuite dormir dans leur chambre d'internat, doivent allumer les lumières du chabbath avec bénédiction à partir de pelag hamin'ha. Ils acceptent alors le chabbath dès ce moment, mais ils ne sont pas obligés d'accepter le chabbath s'ils allument dans la demi-heure qui précède le coucher du soleil. Ils doivent mettre assez d'huile ou utiliser d'assez grandes bougies pour que les lumières brûlent encore à leur retour. S'ils sont invités à passer tout un chabbath ou des vacances, ils sont dispensés de l'allumage par celui de la maîtresse de maison, car ils sont considérés comme des membres de la famille.

9) Une belle-fille qui passe le chabbath chez ses beaux-parents peut allumer des lumières du chabbath avec bénédiction dans la chambre à coucher que ceux-ci mettent à sa disposition. Sa belle¬ mère allume avec bénédiction dans la salle à manger. Il en est de même pour une fille mariée qui passe le chabbath chez ses parents avec son mari : elle allume avec bénédiction dans la chambre que ceux-ci mettent à sa disposition.

10) Lorsque quelqu’un est invité dans sa famille ou chez des amis et qu’on met une chambre à sa disposition, il doit allumer les lumières de chabbath avec bénédiction dans la chambre qu’on lui a réservée. De même doit-on allumer les lumières de chabbath dans sa chambre lorsqu’on est à l’hôtel. Si les propriétaires de l’hôtel craignent les risques d'incendie et ne permettent pas l'allumage dans les chambres, on peut allumer avec bénédiction dans la salle à manger. Mais si d'autres ont déjà allumé leurs lumières dans la salle à manger, on ne pourra plus dire la bénédiction : dans ce cas, on la récitera sur une lumière électrique qu'on allumera dans la chambre à coucher.

11) Lorsqu'on est invité le vendredi soir, et qu'on rentre dormir chez soi après le repas, on allume chez soi les lumières du chabbath avec bénédiction avant de partir, si on sort après pelag hamin'ha, même s'il fait encore grand jour. Il faut mettre assez d'huile ou utiliser des bougies assez grandes pour que les lumières brûlent encore quand on rentre dormir. Mais on ne récite pas de bénédiction lorsqu'on allume les lumières et qu'on sort de chez soi avant pelag hamin 'ha.

12) Les soldats de garde la nuit du chabbath, qui ne rentrent qu'au petit matin et ne profitent donc pas des lumières allumées le vendredi avant le chabbath, ne doivent pas en allumer, car celui qui est dans l'impossibilité de faire une mitzvah en est dispensé. Mais s'ils terminent leur garde pendant qu'il fait encore nuit, ils doivent allumer avant le début du chabbath des bougies assez longues pour qu'elles durent jusqu'à leur retour. S'ils craignent que les bougies ne soient éteintes lorsqu'ils reviennent, ils allumeront sans réciter de bénédiction.

13) Les soldats qui campent sous des tentes où il est dangereux d'allumer des bougies, ne doivent pas allumer leurs lumières du chabbath sous la tente, même s'ils y prennent leurs repas. Ils utiliseront plutôt l'électricité qu'ils allumeront spécialement en l'honneur du chabbath et réciteront la bénédiction : lehadliq nér chel chabbath.

14) Une accouchée qui passe le chabbath à l’hôpital, dans une clinique ou une maison de convalescence, doit allumer les lumières à côté de son lit, si c’est là qu’elle prend ses repas, même si son époux en allume à la maison également. Mais si d’autres ont déjà allumé des lumières du chabbath dans la chambre, elle n'a pas besoin d'en allumer, et elle n'a même pas besoin de s'associer à cette mitzvah en participant aux frais de l'allumage auquel procède l'hôpital, celui-ci en donnant probablement automatiquement droit, de même qu'il assume tous ses autres besoins. Si la direction de l'hôpital, de la clinique ou de la maison de convalescence, ne permet pas aux malades d'allumer près des lits, pour des raisons médicales ou autres, l'accouchée peut allumer dans la salle à manger si elle y prend ses repas. Cependant, elle ne doit pas allumer avec bénédiction si d'autres ont déjà allumé avant elle : dans ce cas, elle se contentera d'allumer une lumière électrique dans la chambre où elle dort, comme nous l'avons expliqué plus haut. D'après le rite séfarade, si elle veut elle aussi allumer dans la salle à manger, elle le fera sans réciter de bénédiction.

15) Une accouchée peut allumer les lumières du chabbath chez elle, même si elle saigne abondamment, et il en est de même pour les autres femmes lorsqu'elles sont nidda ou ont leurs règles. Elles doivent allumer les lumières du chabbath avec bénédiction, comme elles sont tenues de réciter le birkath hamazon et les autres bénédictions de jouissance. Elles ont également l'obligation de faire la prière et le kiddouch ou les autres mitzvoth de ce genre. Tel est l'usage dans toutes les communautés juives.

16) Une aveugle allume les lumières du chabbath avec bénédiction puisqu'elle jouit de la lumière qui permet aux autres de voir et de la diriger là où elle le désire (le cas est identique à celui de la bénédiction «yotser hameoroth» qu'un aveugle doit réciter pour la même raison). Mais si elle est mariée à quelqu'un qui voit, il est préférable que ce soit lui qui allume et récite la bénédiction.

17) D'après certaines opinions, si une femme a oublié d'allumer les lumières du chabbath et que son mari ne l'a pas fait non plus, elle devra dorénavant allumer une lumière supplémentaire. Mais d’autres décisionnaires sont moins stricts, surtout si elle n’en a pas les moyens, et l’autorisent à mettre un peu d’huile qu’elle n’en mettait jusqu’à présent, ou à se servir des bougies un peu plus longues. Il en est de même si elle a allumé moins de lumières que d’ordinaire : d’après certaines opinions, elle doit en allumer une de plus dorénavant. Mais de nos jours l'électricité est de toute façon allumée et il n'est donc pas nécessaire de lui imposer cette mesure. Même si elle a complètement oublié d'allumer, elle pourra continuer à allumer le même nombre de lumières qu'auparavant, si par ailleurs la pièce est éclairée à l'électricité.

18) Une femme qui s'est intentionnellement abstenue d'allumer les lumières du chabbath pendant une longue période, et regrette ensuite sa conduite en décidant d'observer dorénavant scrupuleusement la Tora et les mitzvoth, n'est pas soumise à cette sanction d'allumer une lumière supplémentaire. Même si elle avait déjà pris l'habitude d'allumer deux lumières au début de son mariage et qu'elle s'est arrêtée ensuite, elle n'a pas besoin d'en allumer plus de deux à présent, surtout à notre époque où nous laissons l'électricité allumée.

19) Si elle a oublié d'allumer les lumières un yom tov, on ne lui impose pas cette sanction ni ne l'oblige à allumer une lumière supplémentaire, surtout lorsque la pièce est éclairée par une lumière électrique ; on ne la lui impose d'ailleurs pas le chabbath non plus, comme nous l'avons vu.

19) Il n'est pas nécessaire d'allumer des lumières du chabbath à la synagogue ; de nos jours, personne n'y prend ses repas et on n'a donc pas institué d'y faire d'allumage. On a toutefois l'usage d'en allumer dans certaines communautés parce qu'il est dit : «Honorez D. par des lumières», mais il n'y a pas lieu de réciter de bénédiction pour ces lumières et il n'est pas nécessaire de les allumer à l'endroit où elles devront rester. On peut donc les allumer quelque part pour les mettre ailleurs ensuite (avant le chabbath).

20) Dans certaines communautés, le bedeau à l’habitude de faire l’allumage sans bénédiction avant le début de chabbath et l’officiant récite cette bénédiction à voix haute environ une demi-heure plus tard : il faut supprimer cet usage qui ne se justifie absolument pas et qui a été institué par des ignorants qui ne connaissent pas la halakha.

21) Certains ont l’habitude de mettre assez d’huile dans les lumières allumées à la synagogue pour qu’elles brulent jusqu’à la fin de l’après-midi du chabbath et c’est ce qu’ils font les veilles de fêtes également. Cela pour honorer la synagogue, comme il est dit « Honorez D. par des lumières ». Il n’y a pas à craindre que ce soit du gaspillage.