L'HISTOIRE DE
BETH MOSCHE
Les premiers Statuts datant du 19 Juin 1914
Cliquez ici pour avoir les nouveaux statuts (01/01/2005)
Pose de la première pierre
Origine de la synagogue à partir d'archives récupérées auprès de M. Simon SISSO)
Article sur la création de la synagogue par office du Tourisme du 93
Déclaration préfecture Pontoise 10-1946
Manuel de lecture hébraïque (offert par Mr B. Aspis le 11/04/2010) datant de 1923
Rosch-Hachana 1929, la synagogue de la rue Clermont tonnerre à Aulnay
sous Bois, est inaugurée. Soixante dix années se sont écoulées,
et il m'a été demandé, non pas en tant que témoin,
mais en tant que conservateur de la mémoire, de retracer l'histoire
de cette communauté israélite, de sa création à
nos jours.
Dans le courant des années 1927-1928, d'après les documents
que j'ai pu consulter, et les récits qui m'ont été faits
par la suite, plusieurs familles juives d'Europe centrale (Russie, Lituanie,
Pologne, Allemagne, Autriche), fuyant les pogromes et les persécutions,
ont trouvé sur le territoire français, un accueil et un havre
de paix, après les terribles moments qu'elles venaient de traverser.
Pourquoi se sont-elles installées à Aulnay plus particulièrement
?
Sans doute parce que d'autres familles, de même origine, avaient déjà
trouvé refuge dans la commune ou dans des communes avoisinantes.
Au fur et à mesure de leur arrivée, ces familles ont cherché
à maintenir leurs traditions, notamment cultuelles, dans cette société
où elles se sentaient à l'abri, et ont repris leurs activité
d'origine, commerçants forains, commerçants sédentaires,
tailleurs, médecins, artistes, etc
., ce qui leur a permis, sinon
de vivre, au moins de survivre.
Dans les premiers temps de leur regroupement, nos coreligionnaires se réunissaient
au domicile Mr Neumann au 52 de la rue du 14 Juillet à Aulnay sous
Bois et avaient jeté les bases de la première Association Cultuelle
Israélite, appelé " Société de Secours Mutuels
d'Aulnay sous Bois - l' Avenir ", leur permettant ainsi de se retrouver
et de célébrer les Offices religieux.
Il leur a fallu par la suite réunir des fonds pour envisager l'achat
d'un terrain et construire une synagogue. Entreprise difficile à laquelle
ils se sont tous attachés et avec l'aide de quelques familles Aulnaysiennes
aschkénazes, ont réalisé l'acquisition du terrain de
la rue Clermont Tonnerre, acheté le 05 Juillet 1927 auprès de
Mme Loevel pour la somme de 4206,20 francs. Superficie du terrain 210,41 m².
Le 12 Août 1928, pose de la première pierre. La fête a
commencé à 16 heures avec une nombreuse assistance. Mr Neumann,
Président a ouvert la séance. Mr Baruch, vice-président,
a mis en vente la pose de la première pierre et a encouragé
l'assistance de son mieux pour la faire renchérir. La bonne volonté
aidant , Mr Glaimann a offert pour la pose de la première pierre 1400
francs.
Après un premier devis de la société Toso effectué
le 6 Aout 1928, les travaux débutérent.
La construction de la synagogue a été faite de leurs propres
mains, dans le style du SHTETEL qu'ils venaient de quitter et ils l'ont équipé
avec des objets de culte qu'ils avaient transporté avec eux, sépher
torah, chandeliers (nous avons une Hanoukia de 1930), livres de prières,
dont quelques vestiges subsistent encore aujourd'hui.
Et les fêtes de TICHRI 1920 ont pu être célébrées
dignement dans une synagogue toute neuve.
La population juive d'Aulnay sous Bois était bien implantée,
tant dans la partie Nord que dans la partie sud de la ville et comptait une
cinquantaine de familles. Le quotidien semblait s'installer, malgré
les informations devenues de plus en plus inquiétantes, en provenance
de l'Allemagne nazie.
Puis 10 années ont passé. Arriva 1939. La guerre. 1940 la défaite,
l'occupation, les premières lois raciales et à nouveau les persécutions.
Le 07 Octobre 1940, la synagogue fut fermée et les scellés apposés
par l'autorité occupante 'Kreiskommandatur 761', après qu'un
inventaire détaillé des meubles et objets mobiliers s'y trouvant
avait été dressé. La population juive d'Aulnay subit
le même sort qu'ailleurs en zone occupée.
La peur s'installa dans les familles face aux mesures prises par l'état.
Les premières arrestations eurent lieu. Des familles furent séparées,
d'autres fuirent ou se réfugièrent à grands risques dans
les localités de la zone non occupée où ils ont eu à
faire face à des situations non moins dramatiques. 1944, la Libération.
Les survivants, les dispersés reviennent à Aulnay, ils se comptent.
Hélas, il en manque beaucoup à l'appel.
Le 5 Septembre 1944, la synagogue est réouverte et constat est dressé
qu'aucune dégradation n'y a été apportée. Elle
est dans le même état que quatre ans plus tôt.
Nos coreligionnaires peuvent à nouveau se réunir et prier.
Le 15 Octobre 1946, une déclaration déposée par Mr René
Meyer, alors Président, auprés de la sous préfecture
de Pontoise, atteste de la création de l'Association Cultuelle Israélite,
régie sous la loi du 1er Juillet 1901. Sont nommés Vice-Président
Mr Aspis et Mr Rosenbaum, secrétaire Mr Rimmer, Trésorier Mr
Sihortermann, secrétaire adjoint Mr Naubon, Présidents d'honneurs
Mrs Asseb et Lapidus.
La joie des retrouvailles, le souvenir des disparus, le culte de leur mémoire,
ont été les thèmes de réflexions en commun pendant
les quelques années qui ont suivi ; mais encore une fois, hélas,
cette communauté a mal survécu à ses malheurs, la vieillesse,
la maladie et l'éloignement de certains ayant pu retrouver ailleurs
une place qu'ils avaient perdu pendant cette tourmente, ont fait que son appauvrissement
est devenu si grand, que les offices, même ceux des grandes fêtes,
posaient problème à leur tenue.
Il n'était même plus possible de réunir un " MINYAN
". Cette situation perdura jusqu'aux années 60. C'est vers cette
époque que nos coreligionnaires, rapatriés d'Afrique du Nord,
étant informés de l'existence de cette synagogue sur le territoire
de la commune, se sont joints petit à petit à ceux qui avaient
maintenu ce lieu de culte ouvert.
De rite aschkénaze à l'origine, cette synagogue est passée
à un rite séfarade. Qu'à cela ne tienne ! L'important
est qu'elle soit.
A tout instant, hommage doit être rendu à ceux qui l'ont créée
et à ceux qui se sont dépensés pour la maintenir. Les
fondateurs ont bien évidemment disparu, et c'est nous, leurs successeurs,
qui devons pérenniser leur uvre fondatrice, dans l'intérêt
de la communauté tout entière, du judaïsme et de ses institutions.
Le Président Mr André MEYER.