Yom Kippour: Les regles

Après le mois d’Eloul et la fête de Roch Hachana pendant lesquels nous avons été jugés sur nos actions de l’année dernière, il nous reste la possibilité de faire « appel » devant le Juge Suprême avant que ne soit scellé le verdict de Yom Kippour.
La veille de Yom-Kippour (Erev Kippour), commence par la coutume des Capparoth (expiations). Les hommes prennent un coq, les femmes une poule en récitant la prière “ Bnei Adam ”. Puis en disant une certaine prière qui contient les mots “ pour mon expiation ”, on fait tourner la volaille autour de sa tête. Le sens de cette coutume est d’éveiller en nous un sincère repentir en nous suggérant que notre sort aurait pu être semblable à celui de la volaille, à cause de nos péchés, si D…, sans sa miséricorde, ne nous pardonnait pas les péchés lorsque nous les avons regrettés sincèrement. On jette ensuite la volaille sous la table. Puis on l’apporte au Cho’heth pour en distribuer ensuite la viande ou sa valeur aux pauvres.
Yom Kippour est connu comme étant le "Jour du Pardon", le moment de l'année où le Juif repentant est pardonné de ses fautes. Mais, Yom Kippour n'est pas une journée "miracle" durant laquelle nos fautes seraient miraculeusement effacées. Le Pardon n'a de sens que si nous avons fait l'effort préalable de prise de conscience et de réflexion sur les actions passées et les fautes commises. Par ailleurs, nos rabbins nous enseignent que seules les fautes commises envers D… sont susceptibles d'être pardonnées, alors que les fautes commises à l'encontre d'une tierce personne ne peuvent être pardonnées que si nous avons, nous-mêmes, réparé les préjudices causés à autrui. Ainsi, dans les semaines qui précèdent Kippour, il convient de chercher à nous réconcilier avec ceux que nous aurions pu offenser, ceci, afin de créer les conditions d'un pardon véritable qui soit porteur d'une prise de conscience profonde de nos manquements et d'une volonté sincère de changement et d'amélioration. Ce n'est qu'au prix de cet effort individuel, de cette autoanalyse psychologique et morale, de cette lutte menée contre nous mêmes, que Kippour prend sa véritable dimension de "Jour du Pardon".

DEROULEMENT DES OFFICES DE KIPPOUR

La journée s'articule autour de cinq services liturgiques: Kol Nidré, Chakharit, Moussaf, Minha, Yiskor et Neïla.

a) Kol Nidré
La veille au soir, c'est avec l'office de Kol Nidré que débute Kippour, office durant lequel nous demandons à D… d'annuler les voeux à caractère religieux qui ont été contractés involontairement.

b) Cha'hrith
Le lendemain matin, la prière débute par l'office de Cha'hrith, durant lequel nous lisons, dans la Thora, le chapitre 16 du Lévitique, qui nous rappelle les modalités du sacrifice d'expiation qu'Aaron devait offrir le jour de Kippour.

c) Moussaf
L'office du matin est suivi par celui de Moussaf, l'office supplémentaire des jours de fête. Durant cet office, nous lisons, entre autres, les textes descriptifs de la cérémonie d'expiation, que le grand prêtre devait accomplir le jour de Kippour. Cette partie de l'office contient aussi la cérémonie du Vidoui, c'est-à-dire, de la "confession" communautaire et personnelle.

d) Minha
Durant l'après-midi, se déroule l'office de Minha traditionnel, durant lequel, après la Amida, nous lisons dans la Tora le chapitre 18 du Lévitique. Ce chapitre contient toutes les lois relatives aux interdits sexuels, comme si, en cette journée de Kippour, la tradition cherchait à nous mettre face à nos instincts les plus profonds en nous rappelant que, même pour ces instincts, il y a des lois, et que ces lois doivent être respectées. La lecture de la Tora est complétée par celle de la Haftara, où nous lisons l'histoire de Jonas et du repentir du peuple de Ninive.                                           

e) Yiskor:

II s'agit de l'office de commémoration: nous y rappelons la mémoire des êtres chers qui nous ont quittés. Ce sont les prières du El Malé Rakhamirn et du Kaddich qui en constituent les éléments principaux. Traditionnellement, les enfants, et les adultes dont les parents sont toujours en vie, quittent la synagogue pour la durée de cet office.                        

f) Neïla:
L'office de clôture de Kippour porte le nom de Neïla, c'est-à-dire, "fermeture". C'est, en effet, à ce moment, que les portes de la repentance se ferment et que le jugement de D… est scellé pour chacun de nous. La prière se termine alors par la sonnerie du Choffar, qui marque la fin de cette journée de recueillement et de jeûne.