Tou Bichvat: La fete

Tou biChevat : le 15ème jour du mois de chevat (entre mi-janvier et mi-février selon les années). En Hébreu, les lettres de l'alphabet ont une valeur numérique, la lettre Têt = 9 et la lettre Vav =6 ce qui donne 9+6=15. Or en prononçant en hébreu le mot formé par ces deux lettres nous obtenons TOU. En effet la lettre Vav en fonction de sa position et de sa fonction dans le mot peut se prononcer "V" ou bien "Ou". Ce nom de la fête est donc simplement une indication de sa place dans le calendrier hébraïque.

Roch Hachana lé'Ilanot : le Nouvel An des Arbres. Ce nom est indiqué dans la première Michna de Roch Hachana qui présente les différents "nouvel an" qui existent dans la tradition hébraïque. Cette fête marque le renouvellement de la nature et à l'époque biblique le début de l'année agricole avec une nouvelle poussée de sève dans les arbres. Progressivement en Israël les pluies et la fraîcheur hivernale sont chassés par le soleil annonciateur du printemps prochain. Cette date fut donc choisie comme frontière entre deux années agricoles pour le calcul de la dîme.

Roch Hachana léPérote haIlane : le Nouvel An des Fruits de l'Arbre. Ce nom apparaît au 16ème siècle à Safed sous l'impulsion des cabbalistes qui tels des arbres reprenaient racine dans la terre ancestrale. C'est à cette époque qu'apparaît l'habitude de consommer des fruits au cours d'un repas de fête. Au delà des 7 fruits de la terre d'Israël, certains vont instituer un véritable Séder de Tou Bichevat.

'Hag laIlanot : la Fête des Arbres. Cette appellation plus moderne met l'accent sur l'importance des arbres dans la tradition juive et sur la plantation des arbres effectué en ce jour, notamment en Israël pour participer au reboisement national.

 

La date du quinze du mois de Chevat est le nouvel an des arbres. Il s'agit pour les sages de déterminer une date fixe pour le calcul de la dîme des fruits des arbres.

Le principe de la dîme (maasser) est établi par le texte suivant : « Parmi les enfants d'Israël, ils (les membres de la tribu de Lévi) ne recevront pas de patrimoine, car la dîme que les enfants d'Israël prélèveront pour Dieu, pour tribut, je la donne aux lévites comme patrimoine… » (Nombres XVIII, 23-24).

C'est dans le Deutéronome (XIV, 22) que le texte vient préciser la nature de cette dîme : « Prends la dîme de toute la récolte de ta semence, de ce que rapporte chaque année ton champ ».

Le Sifra sur ce dernier verset indique que cela concerne tout ce qui sert à la nourriture humaine, qui est propriété privée et qui est produit du sol.

Entre dans cette catégorie, les fruits des arbres. Or pour déterminer le début de l'année et ne pas mélanger la production d'une année avec une autre, il convient de fixer une date de départ en fonction de la période de maturation des produits concernés.

Dans la Guemara Roch Hachana (14a) Rabbi Eléazar explique, au nom de Rabbi Ocha'aya, qu’au mois de Chevat, la majorité des pluies de l'année sont déjà tombées. Cette période peut donc apparaître comme la fin de l'année des pluies, dès lors tout ce qui va pousser ensuite peut être associé à l'année suivante. C'est avec la nouvelle poussée de sève dans les arbres, comme l'explique Rachi, que la nouvelle récolte est en préparation. Bien évidemment ces considérations climatiques ne sont valables que par rapport à la terre d'Israël.