Tou Bichvat: Les regles

LES 7 ESPECES (céréales et fruits) d’ISRAEL



Le blé

Les céréales sont au nombre de cinq. Ce sont le blé, l’orge, l’épeautre, l’avoine et le seigle. Seuls le blé et l’orge font partie des sept espèces qui sont honorées à Tou biChevat. « Une terre de blé et d’orge. » (Deut.8,8). Le blé est mentionné près de trente fois dans la bible. Nos prophètes en ont fait un symbole de prospérité, de paix et de tranquillité.

Les céréales possèdent de nombreux avantages sur le reste des produits de la terre. Elles constituent la base de l’alimentation de l’homme qui s’en nourrit. En hébreu, les mots « Dagan » (céréales) et « Zan » (nourriture) ont la même valeur numérique de cinquante sept ; de là vient la coutume ancienne, que certains respectent encore, de dire avant la bénédiction sur le pain le psaume 23 : « Dieu est mon berger, je ne manquerai de rien ». D’après les Kabbalistes, ce psaume récité chaque jour serait une « Ségoula » pour obtenir l’aisance matérielle.
On prononce sur le pain de froment la bénédiction : « Qui a fait sortir le pain de la terre » Pourquoi de la terre et non pas du sol (Adama) ? En hébreu, Eretz est un terme englobant tout le territoire d’un pays alors qu’ Adama désigne la matière en lui-même. Rabbi H.Y.Azoulay (le Hida) en déduit : « Pour un aliment aussi important que le pain, il fallait employer un terme d’une égale importance, au pain il fallait non pas un terrain, mais une contrée ».

 

L'olive

L’olive est mentionnée des dizaines de fois dans la Bible. On désigne la terre d’Israël : « la terre de l’huile d’olive ». Si on trouve des oliviers partout dans le pays, c’est surtout au nord, sur le territoire biblique d’Asher dont Moïse disait : « Bienvenue auprès de ses frères et baignant son pied dans l’huile ». Nos sages nous rapportent que le territoire de la tribu de Juda regorgeait de vignoble, le vin y était bon marché et l’huile très chère, alors que sur le territoire d’Asher, où les plantations d’oliviers abondaient, l’huile était à bas prix et le vin coûteux.
L’olive fait sa première apparition dans la Bible à l’époque du déluge. Noé envoya la colombe afin qu’elle le renseigne sur l’état de la terre. Elle revint vers lui tenant dans son bec un rameau d’olivier. Il sut alors que le déluge était terminé. Depuis, la feuille d’olivier est restée le symbole de la paix, de la prospérité, du renouveau, pour toutes les nations du monde. On oignait d’huile d’olive les rois d’Israël et les grands prêtres, pour les introniser dans leurs fonctions. C’est encore de l’huile qu’on versait en libations, sur l’autel du sanctuaire.
Le psalmiste se compare aussi à l’olivier : « Je suis comme un olivier verdoyant », et encore : « Je m’abreuve d’huile de jouvence ». L’Etat d’Israël a pour emblème deux rameaux d’olivier encadrant un candélabre, comme symbole de paix et de prospérité.
De nombreuses personnes utilisent de l’huile d’olive pour allumer les bougies du Chabbat ainsi que les bougies pour honorer la mémoire des défunts. En hébreu, les mots Nechama (âme), Chemen (huile) et Michna (Talmud) sont composés des mêmes lettres.
Citons le verset des psaumes : « Tes enfants seront comme des plants d’oliviers ». « Tout comme l’olivier ne se prête pas au croisement des espèces, ainsi tes fils ne se mélangeront pas aux autres peuples ». L’olive est à l’origine amère et sans intérêt. Il faut la mariner ou la presser avant de la consommer. De même, les enfants s’éduquent à leurs débuts avec difficulté, et il faut toute la patience et les efforts soutenus des parents pour qu’ils parviennent à l’épanouissement de leur personnalité et qu’ils puissent être source de joie et de satisfaction.
La bénédiction sur l’olive est « Boré péri haetz ».




L'orge

L’orge est mentionnée près de trente fois dans la bible. Autrefois son usage était commun. De nos jours, l’orge sert à nourrir le bétail et à produire le malt, principal composant de la bière. L’orge arrive à maturation avant toutes les autres céréales d’hiver, aussi constituait-elle l’offrande qu’on apportait entre Pessah et Chavouot. L’orge doit probablement son nom hébraïque de Séora à la longue barbe de ses épis qui ressemble à des cheveux (Séar).
Sur le pain d’orge on dira la bénédiction : « Hamotsi lékhem min haaretz ». Sur les grains d’orge cuits ou grillés : « Boré péri haadama ». Sur les grains soufflés et sucrés : « Chéakol niya bidvaro ».


La datte

Le dattier apparaît dans les textes bibliques plusieurs dizaines de fois. Sa taille élancée, haute, sa vigueur, lui ont valu d’être comparé au Juste par les prophètes : « Le Juste fleurit comme un dattier ». Les palmes du dattier encore fermées et droites sont utilisées comme Loulav, et les palmes déjà ouvertes, comme toit aux cabanes de la fête de Souccot.
La datte se mange fraîche ou séchée, en confiture, sous forme de miel ou de sirop. En laissant macérer les dattes dans l’eau on obtient une boisson d’un goût très particulier, mais néanmoins agréable, et que l’on appelle en arabe Temar indi.

Le dattier apparaît dans les textes bibliques plusieurs dizaines de fois. Sa taille élancée, haute, sa vigueur, lui ont valu d’être comparé au Juste par les prophètes : « Le Juste fleurit comme un dattier ». Les palmes du dattier encore fermées et droites sont utilisées comme Loulav, et les palmes déjà ouvertes, comme toit aux cabanes de la fête de Souccot. La datte se mange fraîche ou séchée, en confiture, sous forme de miel ou de sirop. En laissant macérer les dattes dans l’eau on obtient une boisson d’un goût très particulier, mais néanmoins agréable, et que l’on appelle en arabe Temar indi.



Le raisin

Le raisin caractérise la fertilité de la terre d’Israël. C’est une grappe de raisin géante que rapportent les explorateurs, avant d’entrer en Terre Promise. Il est écrit : « Une terre de blé, d’orge, de vignes, de figuiers, de grenadiers, une terre où coule l’huile des oliviers et le miel des dattes ». Le vin et la vigne sont mentionnés dans la Bible près de deux cents fois, en relation avec de nombreuses prescriptions et lois, ou encore comme paraboles illustrant divers sujets.

La vigne apparaît comme un symbole de rédemption dans la vision prophétique des temps futurs de Michée. Lorsque le seigneur ramènera les exilés, ce sera : « Chacun sous sa vigne et chacun sous son figuier ». Le vin a une telle importance dans le code des lois juives, qu’on lui a consacré une bénédiction particulière : « Boré péri Haguéfen », tandis que pour le raisin, on dit : « Boré péri haetz ». C’est sur le vin qu’on sanctifie le Chabbat, les fêtes, et chaque événement heureux : mariage, Brit Mila. C’est encore avec lui qu’on conclut le Chabbat en récitant la Havdala. C’est aussi sur une coupe de vin qu’on récitera les grâces en commun après le repas.
Le vin qui sert à l’usage religieux est appelé « coupe de bénédictions », pour le différencier du vin qu’on déguste au cours d’un repas. A cette occasion, on dit en levant son verre : « A la vie !».
Les opinions divergent sur la consommation du vin : « La vin égaie la vie » (Ecclésiaste 10,19). « Le vin réjouit le cœur de l’homme » (Psaume 104,15). « Le vin est bénéfique aux intestins » (Nédarim 66). « Tant que le vin ne coulera pas dans ta maison comme de l’eau, tu ne verras point de bénédictions ». (Eruvin 65).
Mais on lit aussi : « Le vin est cause de lamentations dans le monde » (Yoma 76). « Le vin conduit l’homme aux péchés, aux grands malheurs et à la pauvreté ». (Midrach Tanhouma, Paracha Chemini).
Ces appréciations différentes sur le vin s’expliquent par le fait que le vin doit se boire avec modération. Boire régulièrement avec excès ou sans réserve conduit au drame de l’alcoolisme.
La vigne apparaît dans la Bible et le Talmud sous diverses appellations : « Vigne plantureuse » (Ezéchiel). « Vigne de Sodome » (Deutéronome 32), c'est-à-dire impropre à la consommation.
En Israël les vignobles sont situés sur les territoires bibliques de la tribu de Juda en accord avec la bénédiction donnée par Jacob à son fils : « On attachera son ânon à la vigne, et à la treille, le fils des son ânesse. On lavera son vêtement dans le vin, et dans le sang des raisins, sa tunique » (Genèse 49,11). Rachi commente à ce propos : « Le patriarche Jacob prophétise que sur la terre de Juda, le vin coulera comme d’une fontaine ; un seul pied de vigne fournira le chargement d’un âne et les seuls raisins de la treille, suffiront à la charge d’un ânon ».

La figue

Son nom apparaît des dizaines de fois dans la Bible. Les prophètes la désigne comme un symbole de paix et de prospérité. C’est le tout premier des fruits à être mentionné dans le pentateuque. On la rencontre aussi dans des contextes divers dans la Michna et le Talmud. Autrefois, sa culture s’étendait à toutes les régions du pays, et nos sages vantaient les figues de Lod, de Tsippori, ainsi que celle de la vallée de Guinossar.


La grenade

La grenade est un fruit originaire du bassin méditerranéen. Son aspect agréable l’a promu au rang d’emblème national. Elle figure au dos des pièces de monnaie anciennes, sur des mosaïques, sur les couronnes de la Torah, les manteaux de l’arche sainte, et sur divers objets du culte. Sa forme ornait aussi les murs et les ustensiles du Temple ainsi que la tunique du grand prêtre. Le fruit est mentionné à six reprises dans le Cantique des cantiques et de nombreuses fois dans la Bible. En hébreu, ont dit Rimon, qui se calque sur sa conformation en aspérités (ram), car elle ne présente pas de contours nets.

Le Talmud signale qu’elle embellissait le décor des Souccot. Le roi David a dû emprunter la forme de sa Maguen David, emblème de la royauté juive, aux pointes qui couronnent la grenade et qui dessinent, lorsqu’elles sont aplaties, une étoile. Les Kabbalistes affirment que l’étoile de David formée de deux triangles superposés à l’envers, c'est-à-dire de six angles, allusionne d’une part aux trois fêtes que l’on passe à Jérusalem : Pessah, Chavouot et Souccot, comme la Torah nous l’a prescrit, et de l’autre aux trois fêtes qui ne demandait pas ce pèlerinage soit : Rosh Hachana, Kippour et Chabbat. Le soir de Roch Hachana, on a l’usage de manger la grenade en disant d’abord : « Boré péri haetz », puis le Yehi ratson suivant : « Que ce soit Ta volonté de multiplier nos mérites… et puissions-nous être aussi remplis de Mitsvot qu’une grenade est plein de grains ». Enfin, on raconte que la grenade contient six cent treize grains qui correspondent au nombre de Mitsvot positives et négatives.