Roch Hachana: La fête

"Au 7e mois, le 1er jour du mois, il y aura pour vous une convocation Sainte. Vous ne ferez aucun travail, ce sera pour vous Le jour de la sonnerie (Téroua)". (Nombres 29)

INTRODUCTION A LA FÊTE

Le jour du Nouvel an n’est pas un jour de réjouissances, mais plutôt un jour solennel de prières. Ce jour là, le Créateur se souvient de toutes les créatures du monde et les juge d’après leurs mérites. Roch Hachana signifie littéralement "tête de l'année". C'est, à partir de ce jour, que l'on renouvelle le compte calendaire de l'année. Le Talmud, dans son traité Roch Hachana, considère que cette fête marque le nombre des années qui nous séparent de la création du Monde. A cet égard, l'un des noms de la fête est Yom harat Olam, le jour de la création du Monde Malgré le caractère austère de cette journée, nous savons que le Juge Suprême de l’univers est un juge bon et miséricordieux. Il ne veut pas nous punir et ne demande qu’une chose, c’est que nous suivions les lois et règlements qu’Il nous a donnés pour notre bien. Le jour de Roch Hachana vient faire le lien entre le mois qui le précède, Elloul, et celui qui introduit Tichri. En effet, de la préparation à la repentance, Roch Hachana nous invite à entrer dans les Yamim noraün, les" jours redoutables", encore appelés Asseret yemé hatechouva, les dix jours de repentance. Usant d'une métaphore de la Michna, nous pourrions dire que les dix premiers jours sont ceux durant lesquels le "cas" de chaque personne est présenté devant le tribunal, Yom Kippour marquant le jour du verdict divin. L'homme est appelé, dans le Talmud, "partenaire de Dieu dans la création". Il convient donc qu'il réfléchisse à ce partenariat, à travers l'examen scrupuleux de ses actions au cours de l'année écoulée.

Le sens des sonneries du Chofar

Il s'agit moins de les écouter que de les entendre, c'est à dire, de comprendre ce qu'elles veulent nous signifier, à savoir : éveiller ou réveiller notre conscience morale en l'appelant à œuvrer plus dans le sens d'une amélioration de notre être et de nos actes. C'est pour cette raison que le mot "chofar", qui désigne la corne de bête avec laquelle nous devons sonner à Roch Hachana selon la loi orale, vient du terme "chefer" qui signifie "beauté" en araméen, nous invitant ainsi à "rendre belles nos actions", pour reprendre l'expression de Maimonide.

Le Tachlikh

Le premier jour de Roch Hachana, il existe un usage puisant ses sources, notamment dans la kabbale, qui consiste à se rendre prés d'un point d'eau (mer, rivière, fleuve, etc.) pour y lire certains textes. Le sens symbolique de cet usage est le suivant : Nous demandons à D…, en ce jour de jugement, de faire disparaître nos fautes dans les profondeurs de la mer. Cette requête est exprimée lorsque nous mentionnons les treize attributs de miséricorde divine, et que nous disons, en hébreu : " vétachlikh ( et tu jetteras, d'où l'appellation de tachlikh donnée à ce cérémonial) bimssoulot yam ( dans les profondeurs de la mer ) kol h'atotam "( toutes leurs fautes).